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Paris

Archives nationales

 

 

1999

Archives nationales

 

 

Archives du Parti socialiste unifié

 

(581 AP)

 

Répertoire numérique

par

 

Ariane James-Sarazin

 

conservateur du patrimoine à la direction des archives de France

 

sous la direction de

 

Catherine Dhérent

 

conservateur en chef du patrimoine à la direction des archives de France

 

Paris

 

Archives nationales

 

1999

 

INTRODUCTION

 

Fruit d'une lente maturation, le Parti socialiste unifié (PSU) est né le 3 avril 1960 de la convergence d'hommes divers par leur milieu, leurs expériences et leurs engagements, mais unis par la même volonté de se démarquer à la fois du Parti communiste, jugé dogmatique, et de la SFIO, jugée opportuniste. Tous ces hommes, militants de gauche aguerris, ont suscité et animé une multitude de groupes et de partis, ancêtres immédiats du PSU, au premier rang desquels l'Union de la gauche socialiste (UGS), le Parti socialiste autonome (PSA) et Tribune du communisme. La lutte contre la

guerre et pour la paix en Algérie assure la cohésion du nouveau parti, du moins jusqu'en 1963. S'ouvre alors le temps des affrontements de tendances sur ce que doit être le PSU et sur la façon dont il doit s'inscrire dans la société et le paysage politique français.

Sous la direction d'Edouard Depreux (1960-1967), Michel Rocard (1967-1973), Robert Chapuis (1973-1974), Michel Mousel (1974-1979), Huguette Bouchardeau (1979-1981), Jacques Salvator (1981-1983), Serge Depaquit (1983-1984) et Jean-Claude Le Scornet (1984-1989), le débat se poursuit jusqu'au XVIIIe congrès national : le 24 novembre 1989, à une majorité de plus de 75 % des mandats, le PSU s'autodissout. A l'initiative de M. Bernard Ravenel et de Mme Geneviève Le Prieur, les archives du parti - de sa fondation (1960) au départ de Michel Rocard (1974) -qui étaient jusque là stockées dans la chaufferie au siège national, sont confiées à l'Institut Edouard Depreux. Certains documents, en particulier les cartes d'adhérents remplies avec des encres médiocres et fabriquées avec du papier de mauvaise qualité, commençaient en effet à être attaqués par l'humidité ambiante. Prises en charge par l'Institut Edouard Depreux et M. Gilles Morin, le fonds du PSU est d'abord déposé chez M. Frédéric Cépède, archiviste à l'Office universitaire de recherche socialiste, qui procède à un premier tri sommaire, éliminant les doubles les plus visibles et les ramettes de papiers à en-tête vierges, puis à la mairie du Pré Saint-Gervais dont le maire, M. Marcel Debarge, compte parmi les anciens dirigeants du PSU. Après de longues négociations, il est finalement décidé de confier ce fonds, sous la forme d'un don, aux Archives nationales. Entrées officiellement, grâce à M. Gilles Morin et Mlle Ariane Ducrot, le 18 janvier 1995, sous la cote 568 AP, les archives du PSU rejoignent en janvier 1996 le service des archives d'associations dirigé par M. Bertrand Joly, sous la cote 101 AS, avant de réintégrer définitivement le service des archives privées sous la cote 581 AP.

 

Produites ou rassemblées par les instances nationales du PSU, ces archives concernent pour l'essentiel la période comprise entre le congrès fondateur d'Issy-les-Moulineaux (avril 1960) et le départ de Michel Rocard pour le PS, à la suite du Conseil national d'Orléans (octobre 1974). On trouvera cependant, au gré du répertoire, quelques échos de la période suivante (jusqu'en 1981), notamment dans les dossiers de fédérations départementales constitués par le national. Aux archives du PSU à proprement parler étaient mêlés des documents relatifs au Comité socialiste d'étude et d'action pour la paix en Algérie, sensibilité interne à la SFIO, ainsi qu'au Parti socialiste autonome. Dans la mesure où il y eut, de fait, continuité à la fois de structures (la poursuite des livres de comptes du PSA par le PSU en est le meilleur exemple), d'hommes et d'idées entre le CSEAPA, le PSA et le PSU, ces documents n'ont pas été dissociés du fonds et leur description (dossiers 1-3 pour le CSEAPA et dossiers 4-25 pour le PSA) lui sert donc de préambule. En revanche, par souci de cohérence et respect de leur origine distincte, trois petits ensembles ont été extraits : fonds de la 6e section de Paris, fonds de la 9e section de Paris et fonds André Seurat, ces trois fonds étant conservés aux Archives nationales, mais non encore traités. En dépit de quelques lacunes "inexpliquées" (peu de choses, en vérité, sur la fusion UGS-PSA-Tribune du Communisme et le congrès d'unification, l'engagement pendant la guerre d'Algérie, Mai 68 ou l'affaire Lip, le positionnement face à l'extrême-gauche), les archives du PSU offrent le rare avantage de présenter une vue assez complète de la vie et des activités d'un parti politique : du fonctionnement des instances nationales (secrétariat national,

BN, CPN, DPN, Congrès et Conseils nationaux, Commissions d'études et d'action) aux organisations de jeunes (JSU, ESU) sans oublier la presse interne ou les relations avec d'autres organisations. On s'attardera cependant plus particulièrement sur : les chronos de correspondance générale, consciencieusement conservés de 1967 à 1974 (dossiers

35-42) ; les collections de circulaires de 1960 à 1976 (dossiers 43-59) ; les dossiers personnels de Michel Rocard (dossiers 62-68) ou de Georges Gontcharoff (dossiers 7074, dossier 158), membre du Bureau national et animateur d'une des commissions les plus vivantes du PSU, la Commission nationale d'action locale, municipale et régionale (dossiers 226-263) qui s'occupait, entre autres choses, du suivi des campagnes électorales ; les dossiers documentaires de la Commission internationale (dossiers 151162) sur chaque pays du monde ; les dossiers constitués par le national à partir de ce que lui envoyaient les instances fédérales (dossiers 394-528) et qui peuvent pallier, certes imparfaitement, la disparition des archives de certaines fédérations ou les compléter utilement. On retiendra surtout, fait suffisamment marginal dans l'histoire de la conservation des archives de partis politiques pour être mentionné, la présence non négligeable des pièces financières (dossiers 304-324) et des fichiers d'adhérents (dossiers 371-384), dont la minutie des renseignements permet, par exemple, de reconstituer le parcours politique ou de dresser le portrait sociologique des militants du PSU. Des quelque trente-et-un mètres linéaires donnés aux Archives nationales, beaucoup a été éliminé : essentiellement, les exemplaires multiples (jusqu'à vingt, trente) d'un même document. Tous les fichiers d'adhérents et d'abonnés à Tribune socialiste, l'hebdomadaire du PSU, ont été reclassés d'abord par fédération, puis par ordre alphabétique à l'intérieur de chaque fédération. A l'intérieur d'un même thème (armée, culture, enseignement, santé...), l'on a veillé, pour éviter toute confusion préjudiciable au chercheur, à distinguer scrupuleusement commissions nationales,

collectifs ou autres secteurs, même si l'on supposait qu'il s'agissait, sous une appellation différente, de la même structure.

 

Laboratoire d'idées et d'action, le PSU a été le creuset où se sont rencontrées toutes les conceptions d'un socialisme épris de démocratie et de liberté, où se sont cotoyés intellectuels, cadres et ouvriers, chrétiens de gauche et athées, réformistes et révolutionnaires. De nombreuses divergences préexistaient entre les fondateurs qui ont abouti avec le temps à la naissance de courants multiples, expression d'un souci quasi obsessionnel de transparence et de démocratie internes, mais cause également

d'impuissance, de déchirements, de débats incessants. Le PSU n'en a pas moins joué un rôle de tout premier plan dans l'histoire de la Ve République : par son action lors de la guerre d'Algérie et des événements de Mai 68, par sa participation à l'oeuvre de refondation de la gauche et à la conquête du pouvoir, par sa manière enfin profondément nouvelle de concevoir la politique (lien entre engagement citoyen et activités socio-professionnelles), les institutions (démocratie locale et contestation du

pouvoir personnel), la société (autogestion, émancipation des femmes, écologie et lutte contre le nucléaire...). Complexité et modernité de débats dont on perçoit encore aujourd'hui l'acuité, ne serait-ce qu'à travers les archives exceptionnelles du PSU.

 

 

Ce répertoire n'aurait jamais pu être achevé dans le délai qui lui était imparti, non seulement sans la compréhension de M. le directeur des Archives de France et de Mme la directrice du Centre historique des Archives nationales, mais encore sans les conseils, l'aide et la vélocité de Mlle Catherine Dhérent, conservateur en chef à la direction des Archives de France et de M. Jean-Pierre Fabre, notre collègue. Ils savent tous ce que nous leur devons. Qu'ils en soient amplement remerciés.

 

 

ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

 

Archives d'espoir : 20 ans de PSU, 1960-1980, Paris, Syros, 1980.

 

CAYROL (Roland), "Sociologie des adhérents du PSU", Revue française de science

politique, n° 19 (3), 1969, p. 699-707.

 

DEPREUX (Edouard), Servitude et grandeur du PSU, Paris, Syros, 1974.

 

GAY (Isabelle), L'itinéraire politique de Michel Rocard jusqu'en 1974, maîtrise,

Université Paris I, 1988, 2 vol.

 

HEURGON (Marc), Histoire du PSU. La fondation et la guerre d'Algérie (1958-1962),

Paris, La Découverte, tome I, 1994.

 

KESLER (Jean-François), De la gauche dissidente au nouveau Parti socialiste : les

minorités qui ont rénové le Parti socialiste, Toulouse, Privat, 1990.

 

LILTI (Antoine), Le PSU et la gauche (1960-1969), maîtrise, Université Paris I, s.d.

 

MORIN (Gilles), De l'opposition socialiste à la guerre d'Algérie au parti socialiste

autonome, un courant politique de la SFIO au PSU (1954-1960), thèse de doctorat sous

la direction d'Antoine Prost, Université Paris I, 1992.

 

NANIA (Guy)

 

Un parti de la gauche, le PSU, Paris, 1966.

 

Le PSU avant Rocard, Paris, Roblot, 1973.

 

ROCARD (Michel), Le PSU et l'avenir socialiste de la France : histoire et sociologie d'un

parti, Paris, Seuil, 1969.

 

 

  http://palissy.humana.univ-nantes.fr/labos/cht/fonds/politiq/psu/index.htm

http://www.bdic.fr/

 

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